Les précurseurs de la théorie avant C. Darwin
Buffon
Au XVIIIe siècle, Georges-Louis Leclerc, comte de Buffon (1707-1788), étudie les fossiles rapportés des expéditions scientifiques de la Renaissance. Suite à ces observations, il publie des thèses . Selon Buffon, les espèces perdent les caractéristiques au fil du temps et engendrent des espèces qu’il qualifie d’ «inférieures». Même si cette théorie est opposée à celle de Darwin, elle admet le concept de changements dans les espèces ; c’est un pas vers la théorie.
Portrait de Georges-Louis Leclerc, comte de Buffon par François- Hubert Drouais |
Erasmus Darwin
Plusieurs individus proposent des théories sur l’évolution. Le terme évolution sera même employé pour la première fois en 1769 par le naturaliste et philosophe Charles Bonnet (1720-1793) mais tout comme Buffon, leurs théories sont l’inverse de celle de Darwin.
En 1796 au Royaume-Uni, Erasmus Darwin (1731-1802: le grand père de Charles Darwin) publie Zoomania ou les lois de la vie organique qui s’intéresse à l’extraordinaire variété des formes observées dans la nature. Il attribue celle-ci à trois facteurs, qui transforment les êtres vivants de génération en génération : le besoin sexuel, le besoin de nourriture et le besoin de sécurité.
- Le premier stimule les mâles au combat : «Les animaux les plus forts et les plus actifs propagent l’espèce, qui en conséquence s’en trouve améliorée».
- Le besoin de nourriture façonne le modèle animal «produit graduellement au cours de nombreuses générations par l’effort ininterrompu des créatures». Il nota dans la nature des exemples pouvant le vérifier tel que la trompe des éléphants ou le bec des rapaces.
- Enfin, le besoin de sécurité intervient essentiellement dans l’acquisition des formes spécifiques des membres qui rendent les animaux plus aptes à la fuite.
Ces «changements des formes, aussi bien animales que végétales» se seraient effectués sur «un grand espace de temps, peut-être des millions d’années avant le début de l’histoire de l’humanité». Il manque cependant à ce grand visionnaire le mécanisme qui permettrait d’expliquer ces transformations…
Erasmus Darwin par Joseph Wright of Derby |
Jean Baptiste Lamarck
Lamarck (1744-1829) propose pour la première fois sa théorie sur la transformation des espèces en 1800 lors de son «discours d’ouverture du cours de l’an VIII» (calendrier révolutionnaire). Selon lui, «Les animaux les plus imparfaits, les plus simplement organisés, ceux en un mot qu’on soupçonne à peine doués d’animalité, sont peut-être ceux par lesquels la nature a commencé, lorsque, à l’aide de beaucoup de temps et de circonstances favorables, elle a forgé tous les autres».
Pour celui-ci, ce sont «les habitudes, la manière de vivre et toutes les circonstances influentes qui ont, avec le temps, constitué la forme du corps et des parties des animaux. Avec de nouvelles formes, de nouvelles facultés ont été acquises, et, peu à peu, la nature est parvenue à l’état où nous la voyons actuellement». Cette théorie est enterrée par Cuvier, un savant fixiste (soutenant la théorie de la création), grâce à ses relations. Cette théorie est extrêmement proche de celle de Darwin.
Statue du naturaliste français Jean-Baptiste de Lamarck par Léon Fagel |
Joël BARREAU